Van Morrisson Quand le poète saoul engueulait l'univers
Van Morrison, mauvais coucheur et mauvaise tête, qui aura à son actif près de 60 années d'une carrière exemplaire. Sa longévité surprend. On ne parle pas ici de ces chanteurs qui, de retraites en come back, réussissent à faire illusion. Non, on parle bien de ces artistes d'exception qui ont toujours quelque chose à dire au bout de tant de temps. On parle de Van Morrison, ou de ses multiples avatars : l'adolescent amoureux du blues, le rebelle proto punk rocker de Belfast, le frêle poète mystique de la côte est, le gentlemanfarmer country de Woodstock, le folksinger halluciné de San Francisco, le barde celte, l'Irlandais rebelle. Et le conservateur en chef des musiques populaires, qui aura mis un point d'honneur à restaurer des légendes oubliées : Cliff Richard, Georgie Fame, Tom Jones, Mose Allison, Jerry Lee Lewis, les roitelets du skiffle et les pionniers de la country. Jusqu'aux Jeff Beck, Chris Farlowe et autres Paul Jones contemporains. Mais, plus que le folk, le blues ou le jazz, c'est le rhythm'n'blues et la soul music qui seront son fil rouge. La soul, l'âme ; la belle âme d'un homme d'exception dont l'un des grands mérites aura été de tisser des liens entre la haute poésie des Yeats, Blake ou Brendan Behan et toutes les musiques populaires anglo-saxonnes. Gloire à lui. Gloria !