Les dents de l'amour
La rencontre fortuite, à San Francisco, de Tommy, un jeune gars débarquant de son Midwest natal pour devenir le nouveau Jack Kerouac, et de Jody, une bouillonnante secrétaire de vingt-six ans, aurait pu nourrir une banale histoire d'amour. Ce serait sans compter sur l'imagination débridée autant que farfelue de Christopher Moore : juste avant de faire la connaissance du jeune homme, la tempétueuse Jody a été la victime d'Elie Ben Sapir, un vampire âgé de huit siècles, qui a fait d'elle un être de son espèce sans pour autant renoncer à lui pourrir la vie. Fort heureusement, Tommy le tourmenté, l'amoureux fou de Jody, veille au grain. Aidé de ses collègues de l'équipe de nuit du supermarché où il travaille, et d'un sympathique clochard autoproclamé Empereur de San Francisco et Protecteur du Mexique, il n'aura de cesse de traquer le vieux démon. Comme dans chacun de ses romans, Moore nous présente toute une galerie de personnages picaresques englués dans un quotidien rocambolesque. Qu'il s'agisse de la bande des Animaux (celle des employés de nuit du supermarché), du fonctionnaire responsable de la morgue, de deux artistes, moitié sculpteurs, moitié Hell's Angels, des deux inspecteurs Rivera (aperçu, entre autres, dans Un sale boulot) et Cavuto ou même des chiens de l'Empereur, tous participent de l'univers déjanté d'un des meilleurs auteurs nord-américains du moment.