La guerre italo-grecque : 1940-1941
28 octobre 1940, 5 h 45 : la division italienne Julia entreprend sa marche sur la Grèce. Mussolini, malgré les mises en garde de Hitler, vient de déclarer la guerre au peuple grec et à son dictateur. Metaxás. Cette guerre demeure l'un des faits militaires les plus méconnus de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Dans un conflit mondial marqué en partie par deux chocs idéologiques - la démocratie contre la dictature fasciste -, la guerre italo-grecque va opposer deux Etats fascistes, l'idéologie politique étant gommée par les intérêts territoriaux, tactiques et stratégiques. En attaquant la Grèce par l'Albanie, Mussolini pense que cette campagne ne sera qu'une simple promenade militaire.
Mais, malgré ses certitudes de victoire, il va se heurter à une résistance héroïque de l'armée grecque. Durant six mois, attaques et contre-attaques vont se succéder sur un front montagneux de 250 kilomètres, dont certains sommets culminent à 2 600 mètres d'altitude. Sous un froid terrible (-25°C), sous la pluie, dans la neige et la boue, l'armée grecque parviendra à faire reculer l'envahisseur italien en territoire albanais.
Ce conflit italo-grec met en lumière l'incompétence militaire de Missolini et de son entourage, et souligne l'immense bravoure des soldats grecs et italiens. «Caprice» de mégalomaniaque tenant l'armée italienne pour invincible, il se soldera par des pertes effroyables dans les deux camps. La défaite de Mussolini contraindra l'Allemagne à intervenir dans les Balkans, retardant ainsi l'offensive contre la Russie, ce qui aura des conséquences considérables.