Malet, l'homme qui fit trembler Napoléon
Retraite dans la neige et le froid à travers les immensités des plaines russes, c'est par cette surprenante proclamation que commença, le 23 octobre 1812, le plus extravagant des coups d'Etat. Ce complot avait été entièrement conçu par un officier d'origine franc-comtoise, farouche opposant de Bonaparte, le général Claude-François Malet.
Alors qu'il était déjà emprisonné pour ses sympathies républicaines, Malet avait imaginé un plan audacieux. Partant de l'idée que le régime reposait sur l'existence d'un seul individu, Napoléon, dont la mort inopinée eût ébranlé les fondements du pouvoir, il en avait déduit qu'il était inutile d'attendre ou de provoquer cet événement. Il suffisait de le "supposer" ! Après s'être évadé, Malet partit, en compagnie de deux seuls complices, à la conquête de Paris.
Tout lui réussit d'abord à merveille. En entendant la lecture de la fausse proclamation, les fidèles de l'Empereur, démoralisés, n'opposèrent aucune résistance. Le conspirateur parvint à rallier trois régiments à sa cause, à libérer des prisonniers d'Etat, à faire arrêter le préfet de Paris, le chef de la Sûreté, le ministre de la Police... En s'inspirant d'une documentation personnelle souvent inédite ou peu connue, André Besson nous fait suivre, dans ce récit dont le suspense va crescendo, la progression de cette étonnante aventure.
Il fait aussi revivre, parallèlement à la conjuration, Napoléon Ier, le tsar Alexandre, Fouché, Talleyrand, l'impératrice Marie-Louise, Sophie Hugo, la mère du poète, et son amant Lahorie...