Les espionnes du XXe siècle
Si c'est au XIXe siècle, avec la constitution des centres de renseignements, que sont recrutés les premiers agents féminins, c'est le XXe siècle qui est la période la plus prolifique des espionnes. Mais en s'aventurant dans le monde Secret, il est bien souvent difficile de trancher entre légende et réalité. Mata Hari, Marthe Richard, la "Chatte", sont des noms qui viennent immédiatement à l'esprit lorsque l'on évoque l'espionnage féminin. Et pourtant, "professionnellement", la première ne brilla pas, le rôle de la seconde fut largement surévalué, quant à la troisièmme, elle bénéficia d'une étrange mansuétude eut égard à ses agissements criminels! Paradoxalement, les espionnes les plus efficaces demeurent quasi inconnues. Qui connaît Mademoiselle Docteur, Violette Morris, Christine Granville, Madeleine Bihet-Richou, redoutables auxiliaires pour les services de renseignements qu'elles servaient? Qui sait que Joséphine Baker fut recrutée par les Services Secrets français et prit des risques considérables par amour pour la France ? Qui a entendu parler de Clara Benedix, de Lydia Oswald, d'Hildegarde Burckardt-Beetz, de Carla Capek, de Renata von Natzmer, de Marguerite Francillard, authentiques aventurières de l'espionnage international ? En faisant table rase des extrapolations, des affabulations et des légendes, après quinze années de recherches, d'analyse des archives, de recueil de témoignages, de déplacements aux quatre coins du monde, Raymond Ruffin est parvenu à faire la lumière sur ces "amazones de l'ombre".