Regard sur la civilisation oedipienne: Désir et finitude
Les effets subversifs du langage s'attestent dans notre recours au savoir, là où manque la connaissance qui lie instinctivement l'animal aux objets de son milieu naturel ainsi que dans la précarité du lien qui rattache le sujet parlant à la vie, au regard d'une passion hamlétique de l'être apparemment sans attribut ni frein. La première partie de ce livre propose une théorie de l'Oedipe comme un artifice qui remédie à ce défaut comme à celui de toute essence dont s'autoriserait la définition d'un rapport sexuel.
La deuxième partie est une lecture de la tragédie grecque qui reconnaît le patron du théâtre, Dionysos, comme le dieu du désir, et dégage la question éthique qui sous-tend Oedipe Roi concernant le roc originaire - sur lequel le symptôme se forme alors que se brise le savoir dont se prévaut l'ordre politique. La dernière partie, qui traite du dépérissement de la famille au profit de l'Etat séculier au XIXe siècle, laisse entrevoir la fin de la civilisation "oedipienne", au sens de marquée par l'emprise des religions du salut.