La civilisation post-oedipidienne
La première affirmation de ce livre est que, loin de se confronter aux choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, les êtres humains ont toujours vécu dans un monde déjà habité par le langage, donc culturellement institutionnalisé. Ajoutée aux effets du narcissicisme et y remédiant, cette prise dans le langage subvertit si radicalement le statut biologique du sujet parlant qu'elle substitue au caractère naturel du lien entre le besoin et son objet, le concept d'un choix d'objet.
Dans son ensemble, ce livre est le récit de la saga qui va de l'instauration de l'Oedipe comme initiation du particulier à l'universel jusqu'à sa dégradation comme complexe psycho-pathologique, sans oublier sa disparition même depuis la prise du pouvoir politique par le néo-libéralisme dans les pays anglophones au bénéfice d'une sexualité hédoniste dans une société de marché.