Saint-Sulpice et les séminaires sulpiciens entre 1700 et la Révolution
Peu d'ouvrages évoquent la place originale de la Compagnie de Saint-Sulpice dans l'historiographie religieuse du XVIIIe siècle. Celui que propose ici Bernard Pitaud entend combler cette lacune. Moins d'un siècle et demi après la disparition de son fondateur Jean-Jacques Olier (1608-1657), la Compagnie continue de se développer à travers la création de séminaires. À partir de 1700 s'ouvre une nouvelle page de son histoire, au coeur d'une période tourmentée, aussi bien dans la société que dans l'Église. La révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV en 1685 avait déjà provoqué des mécontentements et des troubles qui se poursuivent au XVIIIe siècle. Les guerres nombreuses, longues et coûteuses, qui grèvent le règne du Roi-Soleil, contribuent largement à plonger la France dans une crise économique et financière grave. Sur le plan religieux, la constitution Unigenitus du pape Clément XI, condamnant en 1713 les écrits de l'oratorien Pasquier Quesnel, ranime la querelle janséniste. Et l'on s'oppose avec passion autour des questions touchant les rapports entre la grâce et la liberté et le statut de l'Église gallicane vis-à-vis de Rome. À travers une documentation riche et abondante, Bernard Pitaud montre combien ces débats théologiques et ecclésiologiques traversent aussi la Compagnie de Saint-Sulpice et son souci de formation du clergé, à un moment où vont s'affirmer les idées des Lumières.
Bernard Pitaud est prêtre de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Il a enseigné l'histoire de la spiritualité à l'Institut catholique de Paris. Spécialiste de l'École française et des écrits de Madeleine Delbrêl, il a publié chez Salvator "Saint-Sulpice et les séminaires sulpiciens entre 1657 et 1700" et "Madeleine Delbrêl, disciple de Charles de Foucauld".