LA MEGAMACHINE. : Raison technoscientifique, raison économique et mythe du progrès
« La plus extraordinaire machine jamais inventée et construite par l’homme n’est autre que l’organisation sociale. Sous l’égide de la main invisible, techniques sociales et politiques, d’une part — de la persuasion clandestine publicitaire au viol des foules par la propagande, démultipliées par les autoroutes de l’information —, techniques économiques et productives, d’autre part — du fordisme au toyotisme, de la robotique à la biotechnologie —, s’échangent, fusionnent, s’interpénètrent. « Elles s’articulent désormais en un gigantesque réseau mondial mis en œuvre par des firmes et des entités transnationales qui soumettent États, partis, sectes, syndicats, ONG, etc. L’emprise de la rationalité technoscientifique et économique donne à l’ensemble une ampleur inédite et en fait une “mégamachine” jamais vue dans l’histoire des hommes. Sur le thème de l’unité et de la diversité de la Mégamachine planétaire, ce livre rassemble des essais qui s’inscrivent dans le cadre du grand débat contemporain sur le statut de la technique. » Ainsi se présentait, il y a dix ans, cet ouvrage devenu introuvable et que beaucoup tiennent pour prophétique. C’est à lui que renvoient nombre des débats qui font rage aujourd’hui dans le monde entier autour du thème de la « décroissance » : si le progrès et la croissance sont insoutenables et mortifères, n’est-il pas grand temps d’amorcer une « décroissance conviviale » ? Dernière chance avant l’apocalypse ?