Pour en finir avec la pauvreté : Mesures, mécaniques et politiques
Les Français ont plus peur de devenir pauvres que leurs voisins européens, malgré une tendance prolongée à la réduction de la pauvreté depuis les années 1970. Est-ce à dire que cette tendance s'est arrêtée ? Que les statistiques mesurent mal la précarisation d'une partie croissante de la population française ? Aujourd'hui, la pauvreté frappe de plus en plus les urbains, les travailleurs et les jeunes. La persistance d'un chômage de masse et la fragilisation des parcours professionnels affaiblissent la cohésion sociale. La progression des foyers monoparentaux fait perdre à la famille son rôle de filet de protection. Or les enfants des familles pauvres sont particulièrement touchés par l'échec scolaire. Comment briser cette spirale de la pauvreté ? Les dépenses sociales françaises, parmi les plus élevées des pays développés, sont peu ciblées sur les personnes pauvres. Si l'État a récemment multiplié les dispositifs d'incitation afin d'encourager le retour à l'emploi des ménages à bas revenus, le taux de pauvreté est resté stable, à cause du développement du temps partiel et des emplois peu qualifiés. Dans ce contexte, c'est l'ensemble des politiques sociales qu'il faut repenser, pour concilier efficacité et solidarité.