La dernière bande suivi de Cendres
* La Dernière bande. Pièce en un acte pour un personnage avec magnétophone, composée en anglais en 1958. Première publication : Krapp's Last Tape, dans Evergreen Review, vol. 2, n°5, été 1958 ; repris dans Krapp"s Last Tape and Other Dramatic Pieces, New York, Grove Press, 1960. Pré-publication de la traduction française de Pierre Leyris et de l’auteur dans Les Lettres Nouvelles, n°1, mars 1959.
* Cendres. Pièce radiophonique en un acte pour cinq personnages, composée en anglais en 1959. Première publication : Embers, dans Evergreen Review, vol. 3, n°10, novembre-décembre 1959; repris dans Krapp’s Last Tape and Other Dramatic Pieces, New York, Grove Press, 1960. Pré-publication de la traduction française de Robert Pinget et de l’auteur dans Les Lettres Nouvelles, n°36, décembre 1959.
« Se voir dans un miroir, voilà une confrontation immédiate avec soi-même relativement banale et, d'ordinaire, assez fugace.
Le protagoniste de La Dernière bande va se livrer à une confrontation avec lui-même autrement troublante. " Viens d'écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j'aie jamais été con à ce point-là. ” Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp enregistre un compte rendu détaillé de son état et de ses agissements durant l'année écoulée. Chaque fois, il écoute l'une ou l'autre des bandes enregistrées des dizaines d'années auparavant, et il la commente. C'est dans cet éternel retour à son passé que réside maintenant sa seule lumière. Krapp, qui jadis déclarait ne plus rien vouloir de ce qu'il avait vécu, ne peut aujourd'hui exister que s'il parvient à être de nouveau ce qu'il fut : “ Sois de nouveau, sois de nouveau. ” Il lui faut surtout être encore celui qui, “ quand il y avait encore une chance de bonheur ”, a vécu un instant d'amour. »