L'homme qui marchait dans la couleur

Auteur : Georges Didi-Huberman
Editeur : Editions de Minuit

L'artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces improbables, impossibles ou impensables : apories, fables topiques. Le genre de lieux qu'invente James Turrell passe d'abord par un travail avec la lumière : matériau incandescent ou bien nocturne, évanescent ou bien massif. Turrell est, en effet, un sculpteur qui donne masse et consistance à ces choses (mal) dites immatérielles que sont la couleur, l'espacement, la limite, le ciel, l'horizon, la nuit, l'immensité du désert. Ses Chambres à voir construisent des lieux où voir a lieu, c'est-à-dire où voir devient l'expérience de la chôra, ce lieu "matriciel", cette fable topique inventée par Platon dans le Timée. Quelque chose qui évoquerait aussi ce que les psychanalystes nomment des "rêves blancs". La sculpture de Turrell - sculpture de surplombs, de ciels et de volcans - est ici présentée comme une fable de cheminements sans fin. En sorte que regarder une oeuvre d'art équivaudrait à marcher dans un désert.

12,00 €
Parution : Janvier 2001
94 pages
ISBN : 978-2-7073-1736-0
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