Financer la transition énergétique : Carbone, climat et argent
La réalisation des objectifs de limitation du réchauffement climatique définis à la COP21 au Bourget en décembre 2015 passe par des engagements concrets des entreprises et des États. Où trouver l'argent nécessaire alors que la finance reste prisonnière de son appétit spéculatif ? Ce livre formule une issue sur le plan mondial.
Le dérèglement climatique désormais avéré fait courir un risque grave pour la planète, ses habitants, sa biodiversité et ses économies. Le sommet de Paris de la COP21 a fixé l'objectif ambitieux de réduire à 1,5 °C l'élévation des températures d'ici 2100. La concrétisation de cet objectif suppose que dès maintenant les États et les entreprises formulent des engagements très précis. Mais où trouver l'argent alors que la finance mise sur des rendements à deux chiffres et que les acteurs publics et privés sont lourdement endettés ?
Respectivement coauteur et rapporteur du document sur le financement de la transition énergétique remis à la présidence de la République en juin 2015, Alain Grandjean et Mireille Martini dressent un diagnostic très complet de cette problématique cruciale. Ils observent que si les gaz à effet de serre augmentent désormais moins vite que le PIB, il est urgent d'accélérer le processus en finançant des actions qui décarbonent l'activité économique et permettent des économies massives d'énergie.
Laissés à eux-mêmes, les marchés, rivés à des obligations de rendements rapides et élevés, ne sont pas capables de mobiliser les ressources pour atteindre ces objectifs. Pourtant sur le long terme le coût de l'inaction sera, au regard des dégâts prévisibles du réchauffement climatique, beaucoup plus cher que celui de l'action.
Partant de ce constat, ce livre précurseur propose des leviers pour mobiliser les ressources financières mondiales vers la décarbonation de l'économie et la construction d'infrastructures nécessaires à la limitation du réchauffement climatique. La mise en oeuvre de ces solutions passe par une réglementation plus stricte des marchés financiers par les États, par une réforme du système monétaire international, de telle façon à orienter les investissements vers la transition écologique et à en garantir les risques.