Par simple humanité : L'accueil des migrants à Grande-Synthe
Il est un peu plus de 23 heures, ce lundi 10 avril 2017. Olivier Caremelle, directeur de cabinet de Damien Carême, maire de Grande-Synthe, reçoit un coup de téléphone de celui-ci : « Le camp est en feu ! » C'est par cet événement tragique que commence le récit de l'expérience inédite menée à Grande-Synthe de mars 2016 à avril 2017, celle d'un accueil sans précédent face à l'afflux de migrants souhaitant rejoindre l'Angleterre via Calais. Un accueil décidé et assumé par un maire et son équipe, contre l'avis du préfet - contraint finalement à donner son feu vert. Chose impensable jusqu'alors, c'est bien un camp humanitaire qui a été ouvert en France en mars 2016, bâti conjointement par la mairie de Grande-Synthe et l'ONG Médecins sans Frontières pour pallier l'inertie de l'État. Cette expérience unique en France, la construction en urgence d'un camp humanitaire pouvant accueillir 2 800 personnes, est racontée pour la première fois par l'un de ses acteurs. Olivier Caremelle revient sur l'ensemble des événements qui ont entouré son ouverture, des débuts de la crise migratoire jusqu'à la destruction du camp par un incendie, en relatant les rapports de la mairie avec l'État, avec les diverses associations et ONG présentes, avec les communes voisines, mais aussi, bien sûr, avec ses habitants. Car ce livre ne raconte pas seulement l'histoire d'un maire hospitalier, il raconte l'histoire d'une ville, friche industrielle touchée durement par le chômage, et qui, néanmoins, fait le choix d'accueillir.