Le Colonel et l'Enfant-Roi
" L'Egypte. Hier monarchie, aujourd'hui république, caricature de démocratie et pauvres voix bâillonnées. Hier nos mères, avant elles nos grands-mères, marchaient le long de l'avenue Kasr-el-Nil, les Champs-Elysées du Caire, bras nus, vêtues à la dernière mode de Paris, pomponnées, visage à découvert. Elles étaient pourtant de fières musulmanes. Les dignes filles du Prophète. Alors ? Que s'est-il passé ? Pourquoi aujourd'hui leurs filles avancent-elles masquées ? Torturées d'interdits, de silences imposés, le corps anéanti par les ténèbres. Pourtant, c'étaient leurs mères... Etait-ce dans un autre pays ? Que s'est-il passé ? J'entends des voix. Les entends-tu papa, qui montent de cette Andalousie égyptienne brûlée, de cette Cordoue alexandrine éclatée ? Nasser. Farouk. Le colonel et l'enfant-roi. On a conjugué l'Egypte au singulier. Pour le meilleur et pour le pire. Que s'est-il passé ? " Voici enfin la grande fresque de l'Egypte moderne, de l'accession au trône du roi Farouk à l'incendie du Caire, de la nationalisation du canal de Suez à la guerre des Six Jours. Au-delà des destins croisés de Nasser, prince du peuple, et de Farouk, l'éternel enfant-roi, c'est toute la genèse de l'inextricable poudrière du Moyen-Orient qui nous est magnifiquement restituée.