N'oublie pas mon petit cadeau
Pierre, la cinquantaine, fait merveille — et fortune — dans l’événementiel. Françoise, une de ses ex, rame au chômage depuis que la télévision a cessé de recourir à ses services de documentaliste.
Au cours d’un dîner, Françoise, aux abois, essaie de taper Pierre. Fatigué d’être la vache à lait de ses proches, il refuse, mais lui propose de la payer pour recoucher avec elle. Outrée, elle accepte pourtant le lendemain, alors qu’il s’apprêtait à s’excuser. Commence alors une singulière comédie, celle du client et de la professionnelle, dans laquelle chacun met un point d’honneur à jouer son rôle et à respecter les nouvelles règles, pratiques et dénuées de sentiments, fixées par tour à tour par elle et par lui.
Mais tous deux portent à vif les cicatrices de leurs vies familiales et amoureuses passées : Françoise doit accompagner la mort d’un père qui l’avait rejetée et qu’elle redécouvre à peine ; Pierre est empêtré dans une famille recroquevillée dont il est le seul homme ; Françoise garde les marques, au propre et au figuré, d’une liaison passionnée avec un Polonais militant et impétueux ; Pierre est encore habité par le souvenir d’une évanescente qui l’avait subjugué parce qu’elle s’était laissé courtiser par lui. Il tente de se confier à son ami d’enfance, un homosexuel en perpétuelle quête du grand amour, incapable de l’entendre car il a toujours une douleur d’avance sur lui.
Bref, une belle sarabande pour accompagner les retrouvailles tarifées — et plus si entente —, de Pierre et Françoise. Comme quoi, l’argent ne fait pas toujours le malheur.