Pierrot la lune
« Je suis un petit garçon. Je m'appelle Pierrot. Mais seulement quand je suis bien sage. Car lorsque maman est fâchée, elle m'appelle Pierre, et cela me fait pleurer...
Du plus loin que je me souvienne, jamais une femme ne m'a inspiré le moindre désir – sauf peut-être Augustine, et encore c'éatit bien fugitif. Et j'ai toujours aimé des hommes. Je commence à comprendre ce qu'est le péché originel. Je suis d'une race maudite...
Un des raisons qui m'empêcheraient d'en finir : la crainte que mon père ne vienne pleurnicher sur mon corps. J'ai beau ne pas croire en la survie, cette idée me rend fou... »
Autour de ces trois aveux, dix-huit années d'une vie d'homme. L'amour pour une mère, la haine du père, et l'apprentissage de la vie en marge après la découverte de son homosexualité. En plus de son talent de grand écrivain, consacré par le succès des Contes de la rue Broca, Pierre Gripari fait ici la démonstration d'une totale franchise sans céder au discours apologétique.
Pierrot la lune, récit autobiographique déconcertant, triste et railleur, sonne aussi juste et aussi beau que le Journal de Jules Renard. L'imagination en sus.