Il était une fois une guerre
«Il est le commandant d'escadre : William Bélier, DSO. Il est vieux et jouit de la considération générale, injustement, disent certains. (...) Il mange de tout, ou presque. Il n'est pas de réception, de revue complète sans lui. A certaine réunion, laissé seul quelques instants, il a, dit-on, dévoré deux cents sandwiches, trois gâteaux, la partition pour piano et flûte de «Pomp and Circumstance», bu un demi-bol de punch, puis il s'est mêlé aux danseuses, rotant doucement, et suivant du regard certaine femme de lieutenant - qu'on ne nommera pas ici - d'un regard concupiscent.» Correspondant de guerre pour le New York Herald Tribune en 1943, John Steinbeck s'est mêlé aux troupes de G. I's sur les bases d'Angleterre, partageant les peurs, les larmes et les rires des soldats. Il les a suivis sur les fronts d'Afrique du Nord, a débarqué en Sicile et en Italie. Ses dépêches mémorables, exhumées des archives américaines en 1958, avaient été publiées en France par Del Duca en 1960. Elles n'avaient jamais été rééditées depuis.