La transcendance de l'Ego et autres textes phénoménologiques
La Transcendance de l'Ego signe à la fois l'entrée de Sartre en phénoménologie et la première mise en cause de l'idée de sujet au sein des philosophies du Cogito. En montrant que l'Ego se constitue comme une illusion nécessaire, Sartre libère un champ transcendantal déshumanisé, allégé du moi et du psychique, polarisé par ses entours. C'est pourquoi son article sur l'intentionnalité précède cette réédition critique de la Transcendance : ce texte ne prépare pas L'Etre et le Néant mais scelle la redéfinition sartrienne du moi, du monde et de la conscience, puisée dans une lecture rigoureuse de Husserl mais aussi dirigée contre lui. Le troisième texte de ce volume, une conférence devenue presque introuvable où se résume une part décisive de L'Être et le Néant, approfondit la visée anti-humaniste de cette théorie inédite du Cogito, qui jette la conscience dans le monde sans jamais les réconcilier.