Célébrations de la nature
Ces textes de John Muir représentent peut-être l'essentiel de son oeuvre.
Qu'il s'agisse de portraits de plantes ou d'animaux, de récits de courses en montagne ou d'autres aventures vécues, on y retrouve toujours le passionné de la nature, qui jamais ne se lasse de la décrire, de la louer, de la célébrer.
Parler de la nature est pour John Muir un plaisir toujours neuf, toujours renouvelé, un plaisir communicatif. Son enthousiasme lumineux gagne inévitablement son lecteur, qui le voit - et se voit avec lui - plongé dans les paysages grandioses qu'il dépeint, à l'affût d'un oiseau aussi étonnant que discret ou stupéfait devant une fleur jusque-là inconnue.
Tout, en effet, dans la nature suscite l'admiration, et l'article qui restitue cette merveilleuse expérience vibre d'une intense émotion. Mais pas seulement.
John Muir est aussi d'une extrême précision. Précision de l'observateur, précision de l'homme de plume. La sensation de plénitude qu'éprouve le lecteur vient de ce que l'auteur réussit à toucher simultanément le coeur et l'intellect.
C'est au moment même où l'information qu'il reçoit est la plus précise que l'impression ressentie est aussi la plus vive, et les deux sont indissociables.
Ce choix de textes majeurs, qui sont autant d'hymnes à la nature, vient ajouter au portait kaléidoscopique de John Muir, dont disposait déjà le lecteur francophone à travers les ouvrages traduits précédemment, une facette nouvelle et inattendue, celle d'un lyrisme flamboyant allié à l'information la plus rigoureuse. Mais il s'agit aussi de textes de combat, qui, un siècle plus tard, conservent toute leur pertinence.