La Dernière Heure du dernier jour
Des années 1970 à nos jours, entre chronique douce-amère, aventures loufoques et souvenirs désenchantés, mêlant fiction et réalité, le récit de la vie d'immigrés catalans en exil au fin fond de la jungle mexicaine. Une prose inventive et foisonnante, le tableau d'un monde à la fois tragique et flamboyant dans la lignée de Cent ans de solitude. À La Portuguesa, une colonie catalane fondée en pleine jungle mexicaine, la famille du narrateur vit dans l'espoir naïf de la chute de Franco et d'un prochain retour en Espagne. Il y a le grand-père, Arcadi, fondateur du domaine, entouré de Sacrosanto, le serviteur de la famille, d'une poignée d'anarchistes embourgeoisés, d'un maire odieux et tout-puissant, d'un éléphant échappé d'un cirque itinérant qui fait des siestes sur la terrasse, et de quelques nouveaux arrivés comme Ming, délégué chinois appâté par l'achat d'un terrain à transformer en rizière... Et surtout, il y a Marianne, la tante du narrateur, une femme dotée de l'esprit d'une enfant de trois ans et d'un corps à la sensualité exotique. Affligée d'une maladie nerveuse et douée d'une force physique inouïe au point qu'elle doit être maintenue enchaînée, elle terrorise la famille et maltraite sa soeur et son entourage... Sa folie et sa fin tragique deviendront la métaphore de la décadence de la petite colonie catalane des tropiques... À travers les aventures rocambolesques de la communauté et du drame de Marianne qui nous est conté, ce sont deux mondes différents qui hantent les protagonistes : celui qu'ils ont été forcés à quitter autrefois, et celui dans lequel le narrateur est né et dont il craint d'être arraché, dans la terreur d'un double exil...