Codex Botticelli
« Il était tard quand Sandro traversa la place de la Seigneurie. Ne restaient plus, ça et là, que quelques égarés, comme lui, sur le chemin de leur foyer. Du supplice ne subsistait pas la moindre trace. Ni sur la place ni sur les visages qu'il y croisa. À peine une odeur de fumée qui planait dans l'air et que finissait d'emporter le vent d'ouest. Il entendit rire et bavarder. Ce soir, les maris tâteraient les seins et les culs de leurs épouses, demain, celles-ci iraient palper des tomates et des melons au marché. Les spectateurs de révolutions devenaient-ils immanquablement insensibles ? Où n'était-ce que le flot puissant de la vie ? » Florence, 1497 - Bûcher des vanités. Ce matin, des bandes d'enfants ont terrorisé la rue pour confisquer tous les objets incarnant la richesse ou le plaisir. Savonarole peut compter sur son « armée des anges ». Le feu qui consumera tout à l'heure le paganisme et l'impiété sera son triomphe.
Songeur, Sandro Botticelli observe l'une de ses plus belles oeuvres se faire dévorer par les flammes, quand une main se pose sur son épaule. Léonard de Vinci, son vieil ami, son plus grand ami est revenu en terre florentine !
Mais l'artiste apporte une triste nouvelle : sa mère, Caterina, est morte, lui laissant pour tout héritage une étrange lettre indéchiffrable...
Alors entraînés dans une incroyable odyssée, Sandro et Léonard se lancent à la recherche d'un manuscrit aussi puissant que dangereux. Un manuscrit qui, encore de nos jours, hante scientifiques et curieux : le Voynich.
Avec Codex Botticelli, Agnès Michaux lui offre une histoire et plonge le lecteur dans les secrets de la fin d'une époque, le Quattrocento.
Tandis qu'on observe Botticelli converser avec Michel-Ange, Machiavel, Raphaël ou Copernic, on se délecte de ce temps exalté et inspiré qui s'offre à nous, dans la plus belle des langues, et dont on souhaiterait demeurer prisonniers.