Les batailles arctiques 1941-1945
Le 22 juin 1941, Hitler déclenche la foudre en URSS. L’opération Barbarossa ouvre cinq années de guerre apocalyptiques à l’Est. L’Armée rouge est saignée, l’économie en plein chaos, poussant les autorités soviétiques à lancer le « grand déménagement » des usines et des travailleurs dans des conditions dantesques. Staline voit le sol se dérober sous ses pieds, l’URSS s’effondrer littéralement. Dans le chaos des premières semaines de ce conflit sans commune mesure, Staline exhorte les Américains et les Britanniques à lui venir en aide. Roosevelt et Churchill mettent rapidement sur pied plusieurs lignes d’approvisionnement dont une via l’océan Glacial arctique. De l’avis même de Churchill, ce passage de Mourmansk est « la pire traversée au monde ». Et pour cause. Les marins alliés bataillent contre des éléments mortels, la neige, la glace, les icebergs, les tempêtes, mais aussi contre la Luftwaffe, les U-Boote, les bâtiments de surface de la Marine allemande dont quelques fleurons, comme le cuirassé Tirpitz ou l’Admiral Scheer, qui mène un raid improbable aux confins de l’océan Arctique, en mer de Laptev, en Sibérie centrale. Analysant les opérations militaires en mer mais aussi à terre, cet ouvrage remet en question le poids de l’aide alliée à l’URSS et notamment celle passant par l’Arctique. Non, l’aide matérielle alliée n’a pas été décisive. Non, l’Armée rouge n’aurait pas perdu face à la Wehrmacht sans cet apport matériel. Oui, les armées soviétiques ne doivent la victoire qu’à elles-mêmes. Ainsi, cette voie arctique a-t-elle été inutile, comme l’ont affirmé certains généraux alliés dès 1941 et les historiens soviétiques durant la Guerre froide ? Les sacrifices des marins et des aviateurs alliés ont-ils réellement été vains ?