Allitérations : Conversations sur la danse
Une chorégraphe et un philosophe se rencontrent. Ce n'est pas un hasard : chacun pressent que son expérience propre passe aussi par celle de l'autre. De la danse à la pensée, une même et autre mise en jeu du corps, ce lieu de surgissement et d'échappement du sens. Ils ne cherchent pas à en construire une doctrine : ils se contentent d'échanger, de converser, après que la danseuse-chorégraphe eut inventé un spectacle dansé où le philosophe parlait (Allitérations). C'est un entretien, un pas de deux qui n'aurait pas de fin si la publication n'en mettait une, toute provisoire. L'amie cinéaste, qui les a filmés l'un et l'autre, prend part à la conversation. La question directrice, bien que discrète, voire secrète, serait celle-ci : pourquoi la danse semble-t-elle connaître aujourd'hui un temps d'invention particulièrement intense ? Quoi donc, dans l'époque, appelle à cette pensée en corps, à ce corps éperdu de vérité ? C'est tout sauf un supplément d'âme : c'est l'âme même, c'est-à-dire le corps rythmique, transi, attentif et abandonné, pensif.