La poésie brûle
« La poésie brûle... » Le titre dit à lui seul le projet de ce livre, car il peut s'entendre dans deux sens différents : la poésie brûle-t-elle (quelqu'un ou quelque chose) ou bien est-elle brûlée? La vie de chaque enfant commence en chantonnant de petites poésies, en redoublant des syllabes, les premières d'entre elles étant « maman » et « papa ». Ce sont de petits haïkus qui permettent à l'enfant de surmonter son angoisse, c'est-à-dire la peur d'être lui-même brûlé par le monstre des premiers cauchemars : le loup, l'ogre, un monstre qui hante leurs nuits... Dès le premier moment de la vie, la poésie brûle pour ne pas être brûlée. Gérard Pommier commence par faire le récit d'un moment de sa vie où la poésie lui a permis de survivre. C'est le moment où il a revisité de grands princes de la poésie : Paul Celan, Khlebnikov, Artaud, Joyce, et la poésie chinoise. À chaque fois, il a retrouvé chez ces grands poètes le même affrontement autour de ce qui brûle pour ne pas être brûlé. La seconde partie explore le motif profond de l'invention poétique infantile, qui s'oublie ou se transforme après l'enfance. Enfin, dans une troisième partie, l'auteur tire quelques conclusions de ce voyage, avec de grands théoriciens de la poésie comme Yves Bonnefoy, de Saussure, Tristan Tzara, de même qu'avec le point de vue de Freud sur la parole. Tout en restant au plus près d'une expérience intime, ce livre apporte finalement un point de vue nouveau sur le motif profond d'écrire des poèmes et de parler.