Cris
Cris rassemble les nouvelles de la période du 4 mai 1919 où s’épanouit le mouvement pour la Nouvelle culture, qui revendique l’usage de la langue vernaculaire et s’en prend au moralisme confucéen. Certaines d’entre elles, comme "Le Journal d’un fou", publiée dans Nouvelle jeunesse en 1918, ou "L’édifiante histoire d’A-Q" sont devenues canoniques. D’autres, comme "Mon village" ou "L’opéra de village" représentent sur un mode élégiaque la Chine rurale du bas-Yangtse dans laquelle a grandi Lu Xun. Ce recueil, qui balance entre la dénonciation iconoclaste et la nostalgie d’un monde perdu, se compose donc de "cris" ambigus, dont l’auteur ne se soucie guère de savoir s’il sont "hardis ou tristes, s’ils inspirent la haine ou le ridicule", et dont la seule gloire sera d’éveiller une petite minorité de lecteurs à "la souffrance d’une mort imminente et irrémédiable".