Paris dans la littérature française après 1945
Voici le dernier livre d'une série entreprise sur Paris chez les écrivains français depuis 188(1. II s'agit ici du Paris d'après 1945, vu par des écrivains qui en font le personnage principal, parfois de leur œuvre entière, parfois d'une de leurs œuvres majeures. Ils peuvent être connus, comme Aragon, Butor, Simon, Jacques Réda, ou moins connus, comme René Fallet ou André Hardellet. Le Paris de l'époque est travaillé par ses lièvres propres et par celles d'un monde troublé, dans lequel son rôle est désormais sujet à interrogation. Sa figure architecturale et sa population se modifient profondément ; d'où une tendance au désarroi chez des écrivains qui projettent en lui leurs propres anxiétés : Perec et Modiano marqués par la guerre, Aragon, J.-F Vilar, Olivier Rolin par des déceptions politiques, beaucoup de poètes par un mal-être existentiel. Mais il en est très peu (tel Jacques Rouhaud) pour ne pas aimer la ville. Ils sont attachés à cette capitale parcourue et reparcourue, qui inscrit historiquement et sensuellement leur inquiétude et leur recherche du bonheur. Que de lieux pourtant fameux se révèlent insolites, que de petits secrets de la ville prennent de l'importance !... Paris n'a perdu pour ces écrivains ni son charme, ni sa force, fût-elle teintée de nostalgie comme chez Sabatier, ou d'un lyrisme noir comme chez Venaille.