Le procès de la vieille dame : Eloge de la poésie
« Ce choix parmi les oeuvres des poètes d'hier et d'aujourd'hui n'est pas un palmarès (sinon Reverdy et Michaux seraient présents ici en première ligne), il est arbitraire et résulte de rencontres de circonstance : colloques, appels venant de magazines ou de revues, célébrations.
Mais si l'on me demande ce que Louise Labé et Supervielle, les poètes dits "modernistes" (Cendrars, Valery Larbaud, Cocteau, etc.) et Georges-Emmanuel Clancier, Aragon et Izoard, Claudel et Guillevic, René Char et Claude Esteban, Hugo et Hélène Dorion, par exemple, ont en commun, je sens que je ne pourrais répondre qu'en renvoyant à moi-même, à ce que je crois et ce que j'écris. Nos lectures sont nos miroirs où s'inscrivent les aventures de l'esprit, les images diverses de la poésie d'hier et d'aujourd'hui, l'ancien et le nouveau tout ensemble puisque aussi bien le moderne n'a de chance de survie que s'il garde la mémoire du passé. La poésie est sans date. Parfois décriée (certains la disent mourante !) souvent honorée dans toutes sortes de discours, elle mérite bien qu'à travers quelques-uns de ses visages on en fasse l'éloge comme d'une compagne nécessaire qui aide à vivre, à voir, à comprendre et à aimer. »