La Djouille
Tout s'écoule dans la « djouille » afghane. Vies, amours, corps, déchets, illusions s'y déversent, sont emportés, se décomposent parmi les roches, parmi les guerres, inexorablement. Un vieux prof, retiré au bord du massif des Cévennes, s'était retrouvé autrefois, quand il était plus jeune, exilé en cette terre afghane, inhospitalière, pour échapper à sa vie. C'était au début de la révolution et de l'invasion soviétique. Il avait alors aimé une femme, Justine, et après l'échec de cet amour, s'était résigné à vivre seul, à son retour, dans ce coin désolé de France, en lutte avec ses souvenirs. Il accepte, un jour, pour quelques travaux chez lui, l'aide d'un lycéen de la ville voisine, Fabien. Il le regarde vivre, s'éprendre d'une jeune fille, Clara, qui n'est pas de son milieu et c'est lui-même qu'il revoit plus de trente ans auparavant, dans ses révoltes et ses maladresses. Les récits du vieux prof et du jeune lycéen se croisent et se déroulent à la fois dans une France provinciale blessée et un Afghanistan brisé où le jeune Fabien s'embourbe, à son tour, pour se sauver du coup de folie d'un soir. Les guerres changent de nature mais les hommes continuent de mourir pour rien et de se fracasser sur les cruautés des inégalités sociales. Colère, beauté du monde, désespoir, lucidité hantent ce roman habité.