Histoire de tous les phares de France
Le feu de Mean-Ruz n'a pas résisté à la vague de destructions de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La petite maison qui avait tenu tête aux flots s'est écroulée, dynamitée, entre les gros rochers de granit rose. Les Côtes-d'Armor ont été le département du littoral le plus touché par ces sabotages, où la presque totalité de ses feux ont été détruits. La petite tour signale l'entrée du port et la rade de Perros-Guirec. Les coûts de construction sont réduits au maximum : un logement, une tour, un feu. C'est tout. La vie au phare s'en ressent beaucoup. Le toit, composé de simples plaques de zinc, vibre beaucoup au moment des tempêtes. Les fuites sont nombreuses. Deux petites chambres abritent la famille du gardien. Un peu plus tard, on ajoute un appentis, destiné à la cuisine, car décidément tout est bien trop exigu dans la maison. Le feu fixe est alors une rustique lampe à huile à mèche unique, comme celles de nos grands-mères. Le gardien ou la gardienne doivent la remplir toutes les trois heures. On voit bien ici l'extrême modicité d'un travail qui va pourtant perdurer quatre-vingts ans, quasi immuablement. La maison-phare devient ensuite un lieu de promenade pour les estivants venus en train jusqu'à Lannion. Elle a effectivement fière allure sur son bout de rocher relié par un pont, frêle bâtisse perdue au milieu des énormes pierres roses. Après son dynamitage en 1944, le feu est électrifié et remplacé par une tour de granite rose à l'aspect de donjon crénelé de 15 m de haut.