Les pères et les mères
- L’évolution récente de nos sociétés a entériné un état de fait qui a profondément altéré la dynamique familiale. Pas question, bien évidemment, de revenir en arrière ! Et pourtant, selon Aldo Naouri, ce sont nos enfants qui font les frais de cette situation : les troubles de leur développement affectif et ceux de leur comportement ont largement remplacé les maladies heureusement vaincues. Comment dès lors les préserver ?
- L’évolution de notre espèce lui a fait don d'une instance singulière : le père, qui joue un rôle central dans le développement de l'enfant. Sans le vouloir, mais à condition que sa place soit reconnue, il fait don à l'enfant de la conscience du temps, à laquelle s'oppose la propension naturelle de la mère, désireuse, elle, de satisfaire sans délai un enfant qu'elle a du mal à penser être définitivement sorti d'elle.
- À partir du moment où nos sociétés ont éjecté le père, privilégié la mère et hissé l'enfant au sommet de la pyramide familiale, on peut se demander comment faire pour redonner à l’enfant la conscience du temps et retrouver ce don du père ? La puériculture elle-même n’est-elle pas à repenser ? Parce qu'elle a été fondée sur les recommandations de pédiatres qui ont été eux mêmes avant tout maternants. Pas d'autre solution pour préserver, grâce à l’inestimable don du père, les prochaines générations.