Le Troisième homme , entre rupture personnelle et crise catholique
Avant d'être un dissident de la psychanalyse, puis un des penseurs de l'hypnose, François Roustang fut jésuite pendant la première moitié de sa vie. En 1966, son article « Le troisième homme » prophétisait le désintérêt irrémédiable dont la religion catholique allait être frappée. Cet article, qui résonna comme un coup de canon, était aussi un nouveau départ. Par-delà la crise que Roustang vit et décrit, il met déjà en place les questions fondamentales de sa pensée : comment être libre ? Comment aller mieux ? Comment vivre ?
Ève-Alice Roustang, sa fille, éclaire ce moment essentiel dans la vie de son père et sa trajectoire intellectuelle. Trois universitaires spécialistes du catholicisme, les historiens Étienne Fouilloux et Claude Langlois, et la sociologue Danièle Hervieu-Léger, restituent toute l'importance du « troisième homme » dans les manifestations d'une « crise catholique » qui, après Mai 68, sera portée à son paroxysme. François Roustang (1923-2016), thérapeute dissident de la psychanalyse, a mené une réflexion radicale sur les conditions du changement. Cela l'a conduit à redécouvrir l'hypnose pour produire une modification profonde de notre regard sur nous-mêmes et de notre rapport au monde. Il est l'auteur de livres majeurs parmi lesquels : La Fin de la plainte, Il suffit d'un geste, Savoir attendre. Pour que la vie change, publiés chez Odile Jacob.
Ève-Alice Roustang est agrégée de lettres modernes et a enseigné le français à l'Université Columbia à New York et à celle de Californie du Sud à Los Angeles.