Jeudi de Monsieur Alexandre
Ma mère meurt. J'ai quatorze ans. Et puis plus rien. Enfin presque. Un temps fou pour me reconstruire. Je viens d'avoir quarante ans. Je me sens de plus en plus calme. Donc, très énervé. Une certaine insouciance, un certain goût du ravissement. Je suis cadre au Label. Je vis seul, depuis le départ de Marie. La neige tombe d'abondance sur Bruxelles. J'y déambule. J'aime marcher, disons j'en ai besoin. La semaine dernière, au début de cette histoire, j'emprunte des chemins archi-battus, avec cette idée bizarre de rencontrer des putes. Chez moi, le jeudi, mon jour de repos. La première s'appelle Li, elle est d'origine chinoise, d'après l'annonce du journal. En moi, s'incurve un changement infime, à peine perceptible au début, puis ça part en nouille ou ça prend la tangente, c'est selon. Et mère Teresa à Palerme qui me prédisait : "Tu vivras de peu mais d'essentiel".