Le Vian

Auteur : Boris Vian
Editeur : Mango

Le bonheur, tout de suite. "Ce qui compte, ce n'est pas le bonheur de tout le monde, c'est le bonheur de chacun." Écrivain interdit, chanteur souvent invectivé ou mal compris, Boris Vian nous revient à larges brassées.
Boris Vian était exceptionnel. Exceptionnels aussi, son appétit de vivre, son obsession du temps, son charme. Chaque heure de toute sa vie très courte - il est mort à trente-neuf ans, le 23 juin 1959 - il a inventé, s'est amusé, s'est saoulé de musique, de fêtes, d'amour et d'amitié. Il savait tout sur tout : sciences, médecine, littérature, poésie... Ingénieur de l'École Centrale, il en avait l'imagination foisonnante. Fou de jazz, le vrai, il a été le prince de Saint-Germain-des-Prés de 1947 à 1950, régnant au Tabou et au Club Saint-Germain-des-Prés. Avec son complice et ami, Henri Salvador, un duo magique, il a lancé la mode du rock endiablé, humoristique et français. Son cerveau fonctionnait à toute vitesse. Sa fantaisie était délirante. La médiocrité, son ennemie numéro un. Lorsque nous avons demandé à Baldo d'accompagner les chansons de Vian, nous ne savions pas encore que cet artiste s'éclatait à la trompette, jouait de la batterie dans un orchestre de jazz, donnait des concerts dans des bistrots et dans des caves. Nous ignorions plus encore, mais il en a ri sous cape, qu'il avait lui aussi, dans les années 1985, animé Le Tabou, tous les mardis ! Il connaissait tout de Vian, depuis son enfance où sa grande soeur lui faisait découvrir ses romans et ses chansons jusqu'aux préfaces sur Les vieux vinyles et aux articles sur le jazz. Le mardi, au premier étage du Tabou, il regardait les photos de Boris. Le hasard nous l'a fait rencontrer. Silencieux, il nous tournait le dos. Il dessinait une usine, méticuleusement. Un trait précis, sage, juste un peu décalé, juste un peu pas comme il faut, juste de quoi vous secouer le regard. C'était lui qui ferait Le Vian. Baldo, il est d'ici mais il est surtout à côté. À côté des modes et de la facilité. Comme Vian. Nous vous offrons dix-neuf des textes de Vian, un apéritif quand on saura qu'il en a écrit presque cinq cents, sur tous les thèmes, dans tous les styles. Mais il y a Le Déserteur, J'suis snob, La Java des bombes atomiques, Le Petit Commerce, Rock and Roll Mops... de quoi faire jubiler et faire comprendre son originalité et son modernisme, et que Baldo, le peintre-musicien, a passionnément et intelligemment transposé en images. Des chansons à fredonner en regardant minutieusement. Chaque page raconte une histoire de Boris. Chaque détail dit quelque chose du poète. L'humour se décline au second degré. Il règne là une ambiance légère, une verve subtile. Une fois encore, nous avons fait des choix pour que poésie, art et, pourquoi pas, musique, entrent en douceur dans les cœurs. "Un temps viendra, comme dit l'autre, où les chiens auront besoin de leur queue et tous les publics des chansons de Boris Vian." Ce temps, prévu par Georges Brassens, arrive. Héliane Bernard

15,50 €
Parution : Octobre 2000
43 pages
ISBN : 978-2-7404-1046-2
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