Toi, Pénélope
De retour à Ithaque, tout auréolé de gloire, Ulysse se comporte comme une brute, répandant le sang dans sa propre maison et mêlant son fils au carnage. Pénélope, l’épouse soumise, ne dit rien… mais n’en pense pas moins, selon Annie Leclerc, qui lui donne enfin la parole et s’adresse à elle comme à une amie intime. Avec une poésie et une sensibilité toutes féminines, elle s’attache à exprimer les nuances multiples d’une tendresse de mère et d’un amour d’épouse. Et elle souligne la scission qui ne cesse de séparer les êtres : à l’avant-scène, ces hommes, guerriers éclatants, amoureux d’eux-mêmes et de leur renommée ; à l’arrière, les femmes, discrètes, rusées, rêveuses ou réfléchies. Car telle est bien, selon elle, l’origine de la guerre.