Le Refus
Voici la pièce centrale de ce qu'Imre Kertész appelle la trilogie de "l'absence de destin".
Le Refus est d'abord celui des éditeurs de la période stalinienne en Hongrie qui rejettent son roman Etre sans destin. Empêché de rendre publique son approche littéraire de l'expérience concentrationnaire, Kertész entre alors dans une sorte de paralysie, une existence de mort-vivant. Dans la première partie du roman, il décline les différents symptômes de sa douleur.
Le Refus est ensuite celui de l'écrivain qui n'abandonne pas et reprend la plume. La deuxième partie du roman raconte l'histoire de Kôves, personnage étrange qui revient dans sa ville après une longue absence et se confronte aux nouveaux maîtres du pays...
En mettant en scène ses aventures dans l'univers "socialiste réaliste", Kertész confère au stalinisme le caractère tragicomique d'une farce noire. Souffrance, lucidité, ironie, refus de tout totalitarisme : tels sont les éléments essentiels de l’œuvre d'Imre Kertész. Et telle est la valeur universelle de son art.