La guerre des jours lointains
Seconde guerre mondiale, au sud-ouest du japon, l'officier Takuya Kiyohara est affecté au quartier général des forces armées. Jour et nuit, il coordonne les informations concernant les intrusions d'avions américains, note la violence incessante des bombardements, puis l'ampleur sans précédent de la déflagration de la bombe atomique larguée sur Hiroshima. Vient l'annonce de la défaite, le 15 août 1945, avec la déclaration solennelle de l'empereur exhortant la population exténuée, hébétée, à "supporter l'insupportable." Ce jour-là, l'état-major donne l'ordre d'abattre dans les plus brefs délais les aviateurs récemment faits prisonniers. Quelques semaines plus tard, le jeune officier Kiyohara apprend qu'il est recherché par les autorités pour crime de guerre. Une longue fuite commence, une errance infinie, au cours de laquelle Takuya tente d'échapper au jugement d'un pays dévasté par l'horreur de la guerre, de se fondre dans l'anonymat de la population civile de son pays occupé, appauvri, anéanti par les destructions massives. Mais ce cheminement vers la rédemption ne sera pas suffisant pour effacer en lui la lumière de l'été dans la clairière où furent décapités ces grands hommes blonds. Après Naufrages (Actes Sud, 1999) et Liberté conditionnelle (Actes Sud, 2001) ce remarquable écrivain japonais nous offre à nouveau la pleine mesure de son talent. Personne ne sait mieux que lui faire partager le drame intime vécu par ses personnages, ici magistralement conjugué à l'ampleur et la rigueur du roman historique.