Trois fois septembre
J'ai compris ! enfin j'ai compris : la mer Rouge que traversent les fils d'Israël, c'est aussi le fleuve Rouge du Viêt-nam du Nord, le Song Kôi ; depuis le début, Jonathan ne cesse en effet de me répéter qu'afin de m'atteindre il doit traverser sa mère. Il est parti là-bas à cause d'elle - les eaux rouges de son ventre qui l'empêchaient de respirer -, il avait besoin de consulter un oracle lointain, c'est bien cela, pour lui arracher son droit d'être en vie. Il nage, il nage, je comprends enfin le sens de son effort. Car chaque homme tue la chose qu'il aime... Oh oui ! Jonathan, tue-la ! Le Jourdain ne peut se verser que dans la mer Morte ! Oh ! je t'aime je te soutiens et je t'attends ! Lève ton bâton, mon amour ! Dessèche à tout jamais l'affreuse mer Rouge ! Fends-la ! traverse-la à pied sec ! je saurai être ta nouvelle mère patrie !