Les enfants des héros
Dans la rue, Colin et Mariéla se sont mis à courir, laissant derrière eux leur père, étendu dans son sang, et leur mère, endormie sur le lit. Ils sont responsables du parricide, sans doute : sont-ils pour autant coupables ? Peut-on, en vérité, être coupable en même temps que victime - de la misère, de la violence, du destin... ? C'est Colin qui raconte ces trois jours de cavale : les rencontres faites en chemin, les pièges du bidonville haïtien ; il évoque la brutalité du père, la veulerie de la mère, et cette vénération qu'il voue depuis toujours à sa grande sœur Mariéla, lumineuse, belle, forte, rieuse et libre. De sa confession d'enfant à l'innocence saccagée jaillit une voix nouvelle, celle de l'homme qu'il deviendra, une voix lucide, obstinément pétrie d'espoir, qui résonne comme un cri d'alarme à la puissance bouleversante.