Oeuvres romanesques : La Pianiste ; Les Exclus ; Lust ; Les amantes ; Méfions-nous de la nature sauvage ; Totenauberg ; Bambiland
Ce volume réunit cinq romans d'Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature 2004 : La Pianiste, Lust, Méfions-nous de la nature sauvage, Totenauberg et Bambiland.
La Pianiste :
Considéré comme « dérangeant », ce roman paru en 1983 est le premier livre d'Elfriede Jelinek publié en France. En 2001, le livre est adapté au cinéma par Michael Haneke. Le film reçoit le Grand Prix du Jury au festival de Cannes, le prix d'interprétation féminine (Isabelle Hupert) et le prix d'interprétation masculine (Benoît Magimel).
Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle. Chaque fois que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle se plait à fréquenter les cinémas pornos, les peep-shows et les fourrés du Prater. Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d'elle, Erika Kohut ne sait lui offrir en échange qu'un scénario éculé, propre à redorer la vieille relation du maître et de l'esclave. Cru, féroce et en même temps d'un comique irrésistible, ce livre n'épargne ni l'amour maternel et ses vaines ambitions, ni la vénérable institution qu'est à Vienne la grande musique, ni 1e sexe et ses névroses.
Lust :
Lorsqu'il rentre du travail, le directeur continue de donner des ordres. Gerti, sa femme, écarte les cuisses en rêvant d'un ailleurs. Entre les gifles prodiguées au fils qui doit apprendre le violon et le management de son usine de papeterie, Hermann n'a pas de temps à perdre avec les mots. Dans ce roman qui a scandalisé l'Allemagne, Elfriede Jelinek dresse un portrait au vitriol de la petite bourgeoisie autrichienne et, ce faisant, met à nu la violence d'une société phallocrate.
Méfions-nous de la nature sauvage:
On reste avec les siens, qui vous ressemblent. Le dimanche voit se renforcer les liens familiaux, afin que les femmes ne coupent pas aux prochaines couches. Ces inconscientes n'appartiennent à aucun comité susceptible de parler en leur nom. Aussi des incompétents s'expriment-ils aujourd'hui à la télévision sur la vie de l'embryon qui veut sortir et connaître la vie ! Bien sûr la semence, c'est déjà la vie, d'ailleurs même le désert est vivant ! Seule la nature est morte. Ces protecteurs de la vie suent sang et eau pour arracher aux politiciens de marbre une larme pour ces êtres désarmés entre tous, incapables d'exister hors de la poche utérine. Mais c'est sans compter avec les défenseurs de la forêt : plus désarmé que l'embryon il y a l'arbre ! Qui ici dans sa chute a déjà bien souvent entraîné mort d'homm
Totenauberg :
Dialogue entre le vieil homme (Heidegger) et la vieille femme en voyageuse (Hannah Arendt). Il a choisi le sol et la proximité de cette langue qu'il dit « habitée par les poètes », même si elle fut celle des nazis. Elle, au contraire, pour la sauver, emporte en exil la langue de la raison critique.
Bambiland :
Bambiland prend pour objet la guerre d'Irak mais fait référence au 11 septembre et au scandale de la prison d'Aboud Ghraïb. C'est plus que la guerre d'Irak vue par vous ou par moi, plus que la retranscription médiatique d'un conflit presque virtuel. Ici on se passionne pour les erreurs de Xerxès, les réussites industrielles d'Haliburton ou le toutou de George W. Busch. Le tout au service d'une dénonciation de la guerre et de notre comportement de consommateurs médiatiques à son égard.