La guerre des gymnases

En s'inscrivant à un gymnase de quartier, un jeune premier de séries télévisées n'imagine pas qu'il va se trouver entraîné dans les aventures échevelées de la virilité, de la beauté et de l'amour. Quand le jeune et beau Ferdie va s'inscrire dans un gymnase du quartier de Flores, à Buenos Aires, il déclare vouloir faire du sport pour obtenir un corps qui provoquera "la peur chez les hommes et le désir chez les femmes". A dix-neuf ans, il est encore l'acteur vedette d'une série télévisée pour adolescents... autant dire que sa puberté achevée risque de sonner le glas de sa fulgurante carrière. Ce serait fort regrettable car il vit dans un appartement minuscule avec ses parents et sa soeur, dont il assure seul la subsistance en même temps qu'il prend en charge les frais médicaux liés à l'étrange maladie génétique qui affecte sa mère. Pour ce jeune homme candide et timide encore puceau, le gymnase est aussi un lieu initiatique, celui de sa confrontation à la réalité, notamment à celle des corps, en même temps qu'une façon de s'extraire de la grisaille de son quotidien familial déprimant tout autant que du monde merveilleux et pudibond de la fiction télévisuelle. Ce qu'il ignore, c'est que le gymnase Chin Fu, dont il devient l'un des fidèles, est engagé dans une guerre sans merci avec le gymnase Hokkama, et que les épisodes spectaculaires de ce conflit - invasion de yakusas, explosions en tous genres... - vont peu à peu remettre en cause l'idée qu'il se faisait du sport, des femmes, de la virilité et de l'identité sexuelle... L'enjeu de la guerre pourrait être son pucelage, le sort de l'Argentine tout entière ou bien celui de son cerveau malmené. A la fois hilarant et inquiétant, jubilatoire et crépusculaire, La Guerre des gymnases est un roman d'apprentissage en forme de cauchemar échevelé, une variation sur la virilité et l'amour menée sous acide, un hommage délirant à l'art du récit, l'affirmation de l'existence mondes parallèles et imaginaires.