Exil intermédiaire
Manhattan, 3 juillet 2008. Une femme est sur le point de quitter l’homme avec lequel elle vit depuis près de dix ans. Le même jour à Paris, une autre jeune femme vient d’embarquer sur un vol pour New York.
L’une et l’autre et pour des raisons différentes vont aborder dans cette ville irrésistible un week-end très particulier, quitter cette sorte d’exil intermédiaire où les a placées leur désir de rupture et tenter de retrouver, au-delà de la mélancolie, ce qui pourrait les affranchir d’une image d’elles-mêmes aujourd’hui dépassée.
Ces deux femmes ne se ressemblent pas, elles ne se connaissent pas. Dans un sentiment d’isolement mêlé d’une acuité extrême provoquée par la beauté évocatrice de New York, elles vont revisiter les dix années qui s’achèvent pour elles symboliquement dans cette ville étrangère. Mais la mémoire des sentiments comme celle des faits ne révèlent pas en tout lieu les mêmes contours, ne génèrent pas les mêmes conclusions : en trois jours Manhattan va bousculer ces deux femmes, les subjuguer, susciter en elles l’exaltation, le désir de l’amour et l’oppressante nécessité de conclure, de circonscrire le réel pour aborder une autre phase de la vie.
Conjuguant l’exploration psychologique de ses personnages à la tonalité éblouissante de leur séjour à New York, Céline Curiol signe ici un roman d’un magnétisme absolu. Et un hommage véritable à New York.