Point Oméga
New York. Depuis plusieurs jours, un homme vient, seul, assister, dans une salle du MOMA, à la projection au ralenti du film d'Hitchcock Psychose, proposée, sous le titre 24 Hour Psycho, par le plasticien Douglas Gordon. Bien loin de là, en plein désert, le taciturne Richard Elster, universitaire à la retraite, accueille avec réticence chez lui le jeune cinéaste Jim Finley qu'intéresse la collaboration scientifique apportée parce spécialiste de la "loi de l'extinction" au Pentagone pendant la guerre d'Irak. Les deux hommes sont rejoints dans leur solitude par Jessie, la fille d'Elster... Des images étirées à l'infini du film d'Hitchcock aux mots, toujours plus rares, qu'échangent trois personnages déconnectés du monde face aux illisibles étendues du désert, Point Oméga invite à faire l'expérience de perceptions inédites à la faveur d'une temporalité mutante, et à prendre la mesure secrète du monde. Plus énigmatique que n'importe quel secret-défense, plus assourdissant que le fracas des guerres, ce roman en forme d'arrêt sur image édicte la sidération du signe face à la langue impitoyablement étrangère que, depuis les origines, profère la matière qui donne forme à l'univers.