Les reliques
Le cirque les a abandonnés et la trapéziste qu’ils aimaient est morte. Hésior le magicien, Zeppo le clown et Nabaltar le soigneur de fauves échouent dans une cabane de chantier pour braver ensemble le temps qui passe et l’oubli. Ils sont trois dans une cabane entre village et décharge, trois hommes vieux sur lesquels le temps n’a plus de prise. Hésior, le magicien, Zeppo, le clown, et Nabaltar, le soigneur de fauves, “trois coeurs collés ensemble, cette étrange chose vivante”. Mais Mira, leur amante, est morte. le dompteur qui l’avait séduite aussi. Et le cirque ne veut plus de l’énigme des trois hommes. En dehors du monde, en dehors du temps, ils sont liés, par le désir toujours vif qui les anime. Livrés à d’étranges tâches : Zeppo vole au village des albums de photos, les remet en ordre à l’envers, finissant par les nouveau-nés, Nabaltar accouche la peine des arbres la nuit et Hesior construit une porte, veille au dedans et au dehors, contient l’hostilité du village. Unis par leur trésor commun, le coffre contenant le dernier costume de scène de Mira, ils se retrouvent pour fabriquer ensemble de fausses reliques qu’ils enterrent au pied des églises, des maisons. Parce que la foi ne conduit pas qu’aux saintes, qu’il n’y a pas de grand ou de petit ravissement. Composé dans une langue à la grâce enivrante et au lyrisme brûlant, ce roman brave la mort au nom de l’amour fou. Un texte dense et vibrant, une authentique expérience poétique.