Great Jones Street
Rock-star et messie en herbe, Bucky Wunderlick, en proie à une crise spirituelle, lâche son groupe au beau milieu d’une tournée pour aller se terrer dans un appartement minable de l’East Village de New York, afin d’échapper à la machine infernale d’un système dont il a jusqu’alors parfaitement joué le jeu.
Pendant que les fans en délire aspirent au retour sur scène de leur idole charismatique, Bucky, moins coupé de ses semblables qu’il ne l’aurait souhaité, se voit mis en demeure, par divers interlocuteurs plus ou moins bien intentionnés et diversement amateurs de substances illégales, de déchiffrer la partition inédite composée à son intention par un monde déviant et éminemment toxique, capable de le manipuler jusqu’à attenter à son intégrité psychique.
Contemporain d’une époque – le début des années 1970 – dont il reflète les cauchemars et les hallucinations, Great Jones Street constitue une pénétrante approche des arcanes d’une pop culture au sein de laquelle s’inaugure la fusion de l’art, de la loi du marché et de la décadence urbaine.Sur les origines d’une scène culturelle toujours prégnante et dont la mythologie ne cesse de donner lieu à des revivals en tout genre, Don DeLillo apporte ici, loin des clichés qu’engendrent de pures récupérations mercantiles, un témoignage aussi authentique que visionnaire.