Dans le dos noir du temps
"Je ne suis pas le premier, je ne serai pas le dernier écrivain dont la vie est enrichie, ou condamnée, à cause de ce qu'il a imaginé ou écrit." Mais peut-être personne n'a vu sa réalité envahie par la fiction comme Javier Marías, ni un auteur se diluer autant dans ses propres pages, ni se convertir en un héritier d'un royaume légendaire qui cependant figure sur les cartes. L'auteur de ce "faux roman" était loin d'imaginer qu'avec Le Roman d'Oxford il allait mettre en marche un monde qui gisait endormi ou qui ne transitait que par "le dos noir du temps". Un monde qui contient tout, l'impensable et ce qu'apporte le destin, l'invraisemblance et la drôlerie, l'aventure et l'infortune, une balle perdue à Mexico et une malédiction à La Havane, un pilote mercenaire et borgne de la guerre d'Espagne que la mort se complaît à épargner, et les souvenirs voilés d'un narrateur qui devient de plus en plus mystérieux au fur et à mesure qu'il réfléchit et qu'il raconte.