La Porte de l'eau
Rome à la fin des années trente. Des parents distants et sans tendresse, une éducation stricte sous la houlette de religieuses parfois cruelles poussent une petite fille - dont la solitude est terrifiante - vers la seule personne présente dans sa vie, sa gouvernante allemande, Anne-Marie. Mais cet amour têtu et inconditionnel, comme seuls peuvent en éprouver les enfants, n'est pas réciproque. Anne-Marie ne ressent qu'indifférence, voire agacement, à son égard. A travers le récit de cet attachement contrarié se glisse, insidieuse, l'Histoire. Au loin, les prémices de la guerre se font sentir. De l'autre côté de la rue, une famille juive vit ses derniers instants de bonheur simple sous les regards d'une petite héroïne fascinée et d'une jeune Allemande à l'hostilité farouche. Ainsi retrouve-t-on dans La Porte de l'eau, publié une première fois en Italie en 1976, les thèmes qui hanteront toute l'oeuvre de la romancière : l'enfance innocente et capricieuse confrontée au monde des adultes et à l'Histoire, celle de la Seconde Guerre mondiale. Rosetta Loy nous offre un chef-d'oeuvre de subtilité et de poésie alliées à la précision de son écriture d'une beauté époustouflante.