1977
C’est l’été, nous sommes de nouveau dans la région de Leeds. On y assassinait des petites filles en 1974, on y tue des prostituées en 1977. Lorsque le sergent Fraser est appelé sur la scène de l’un des crimes, il est pris de panique car il se trouve être l’amant d’une fille de joie de Chapeltown. Il n’est pas le seul. C’est aussi le cas de Jack Whitehead, le journaliste arriviste et cynique de 1974. A travers ces deux personnages, le roman nous entraîne au bout d’un monde en décomposition. Bob Fraser, déchiré entre l’amour de sa maîtresse et celui de son petit garçon, a du mal à concilier un certain désir de justice et les magouilles inhérentes au métier de policier. Quant à Jack Whitehead, désabusé, alcoolique, conscient que la police se sert de lui, il est hanté par la disparition tragique d’une femme aimée. A mesure que l’on se rapproche des festivités du Jubilée, l’horreur s’amplifie. Le flic et le journaliste, s’ils entrevoient la vérité, n’auront jamais la possibilité de la révéler au grand jour. Épuisés, écrasés par le fardeau du secret, ils n’auront plus d’autre issue que la mort.
Plus encore que 1974, 1977, le deuxième volet de la tétralogie du Yorkshire, est une ode funèbre, une quête désespérée du sens dans un monde totalement dominé par le mensonge et la corruption. Ce roman, comme son prédécesseur, a été accueilli par les louanges de la presse britannique et américaine.