Le peuple des ténèbres
La femme d’un milliardaire américain engage Jim Chee à titre privé pour retrouver un petit coffre de souvenirs dérobé, selon elle, par « le peuple des ténèbres », c’est-à-dire les membres d’une sorte d’église fondée par un Navajo, mais déclarée illégale par le Conseil tribal parce qu’elle autorise, lors de cérémonies, l’usage d’une drogue psychédélique, le peyote. C’est dans Le Peuple des ténèbres qu’apparaît pour la première fois Jim Chee, l’un des deux héros fétiches de Tony Hillerman. Impliqué dans une enquête touffue sur fond de magouille uranifère, poursuivi par un tueur qui possède des bombes à mercure, il se retrouve confronté à ses propres contradictions : entre son « intégrisme » navajo et son attirance pour une femme blanche (l’institutrice Mary Landon), entre son désir d’entrer au FBI et celui de rejoindre la Police tribale navajo, entre les méthodes rationnelles qu’on lui a apprises à l’école de police et le recours à la « sorcellerie » pour éliminer un criminel.
Publié en 1981 dans la Série Noire sous le titre Le Peuple de l’ombre, dans une version tronquée et désavouée par l’auteur, ce livre essentiel n’avait pu être publié dans son intégralité que dans la trilogie « Jim Chee » (Rivages, Omnibus, 1992). Il trouve enfin sa place en Rivages/Noir.