L'Oracle empoisonné
On connaît la prédilection de Peter Dickinson pour les ambiances étranges et les lieux hors du commun (telle l'institution pour enfants cathypniques de La mort et son frère). L'oracle empoisonné n'échappe pas à cette règle, car nous voilà dans un émirat arabe, le Q'Kut, où règne non seulement un climat épouvantable mais aussi un monarque épris de culture oxfordienne. Le sultan possède un zoo où il mène en compagnie de Wesley Morris, un éminent zoologue anglais, des expériences d'acquisition du langage sur les chimpanzés : Morris a entrepris d'enseigner à Dinah, une jeune femelle, les rudiments de la grammaire.
Ce souverain règne sur deux peuples - ceux du désert et ceux du marais - qui, après s'être longuement combattus, ont signé une paix célébrée chaque année par une fête rituelle. Or l'équilibre de l'émirat est bouleversé par l'atterrissage forcé, sur l'aérodrome du palais, d'un avion détourné par des terroristes palestiniens. Anne, l'unique survivante, acceptera de devenir la favorite du sultan, seul moyen de sauver sa peau.
Mais lorsque le sultan est assassiné, la zizanie éclate entre les deux peuples. Le souverain aurait prémédité la vente de leur sous-sol à une compagnie pétrolière. Engagé par le fils du monarque pour préserver la paix, Morris découvrira une sombre machination menant à un véritable génocide. Il confondra le coupable, avec l'aide de Dinah, seul " témoin " du meurtre.
L'Oracle empoisonné est une réussite d'originalité : à la fois fable politique, enquête ethnologique et énigme policière rigoureuse, il ne décevra en rien les lecteurs des précédents romans de l'auteur.